Je sais tout de Bucarest

EN CAUSANT AVEC GABRIEL – STEPHANESCO – AREPHY [3]

Par un jour froid d’hiver je me trouvais en compagnie du peintre Gabriel Stephanesco Arephy dans son atelier si intéressant où se retrouve dans chaque détail la personalité de l’artiste.

Une vaste bibliothéque, pleine de livres d’art de choix, et un confort exquis dénotent la culture el le goût du maître; la peinture peut se développer même loin de la vie de bohème.

Gabriel Stephanesco Arephy par sa cordialité pleine de charme, me met tout de suite â mon aise.

Il me parle de ses débuts dans la peinture – lorsque son père Georges Stephanesco, notre compositeur bien connu, qui dota la musique roumaine d’un bel élan, le mena chez le peintre Nicolas Vermont.  Et comment celui-ci par son amitié et ses conseils encouragea ses essais et lui donna confiance en son jeune et impétueux talent. C’était alors une abondante facilité, une verve pittoreque et sincère dans l’art si dificille de la peinture.

Il continue à évoquer qu’il passa a Genéve et à Paris dans les milieux les plus artistique de l’Occident au contact desquels il compléta son éducation artistique commencée à l’école des Beaux Arts de Bucarest. C’est alors qu’il exposa à Paris, au Salon des Indépendants, dont il devint Sociétaire.

Aujourd’hui, ses oeuvres nous montrent la diversité et la puissance d’un talent mûri.

Sa verve s’épanche en compositions où nous trouvons dans le choix des sujets et la manière de les traiter un espirit ardent et légèrement mystique.  Souvenons-nous de son „Adoration des Mages” qu’il exposa au Salon d’automne 1939, toute imprégnée d’une douceur où nous retrouvons toutes ses qualités et sa parfaite maîtrise du coloris.

Des ses tableaux et de ses maquettes de décors de théatre, qu’il a bien voulu me montrer, ainsi que de ses magnifiques gouaches, émanent une fougue, un tempérament et une originalité aisée, qui prouvent le développement progressif de son art.

Ses premiers succès: „l’Iconostase” de la Cathédrale du Couronnement d’Alba Iulia, les panneaux de la grande salle du restaurant de la gare du Nord, ainsi que la frise du casino de Mamaia et d’autres panneaux décoratifs, ne le contentent plus.

Le maître commença à douter de son talent et il perfectionna ses dons naturels par une observation plus poussée et une exécution plus serrée qui conservent à ses ouvres actueles les ses qualités de charme rèveur et de grâce simple tout en leur donnant plus de solidité et de tenue.

Dans ses peintures murales, la repartition judicieuse du sujet, le caractère du modèle, se retrouvent dans les infinis details ainsi que dans la construction générale: plus d’accents excessifs, plus d’oppositions des claires et des obscures, mais une sorte de caresse délicate et enveloppante.  L’artiste réussit a crée cette manière nouvelle qui le classera définitivement parmi les plus originaux de nos peintre contemporaines.

Les archives familiales d’Ilinca Stefanescu-Neagu
– document transcrit par R. Amza [1] –

Directeur: Etienne Micutesco
No. 11-12
10 février 1940 [2]


[1] Ce texte existe dans les archives de la famille Ilinca Stefanescu-Neagu en simple photocopie. Le texte est accompagné d’une photo du peintre dans le salon de Rue Dogarilor no. 9, au coin du feu. La photo est « Le peintre G. Stephanesco Arephy dans son atelier ». Une image d’un tableau intitulé « L’adoration des Rois Mages » est également reproduite. L’histoire de ce tableau n’est pas connue, à l’exception de celles mentionnées dans l’article, mais dans la collection familiale il y a « Les Trois Mages », une œuvre en technique mixte sur carton, qui par le toucher et le thème peut se situer dans la même période artistique – 1939 – selon la date du tableau reproduit dans le corps de l’article.
Concernant la transcription de ce document en photocopie dans les archives de la Famille Ilinca Ștefănescu-Neagu, il est fait en respectant exactement l’orthographe, la syntaxe et la ponctuation de l’article.

[2] La photocopie de l’article contient au dos le titre / l’année du journal dans lequel il est apparu, tel que cité.

[3] La photocopie de l’article contient une note manuscrite avec le texte suivant: « EXPOSITION dans L’ATELIER DU PEINTRE – 1940”.